Orpheline, surnommée « la Rouge » en raison de sa chevelure flamboyante, Victoire est placée comme domestique chez de riches paysans. Véritable « bête à travail », Victoire n'est pas idiote, mais le manque d'attention et d'éducation lui laisse une certaine lourdeur dont ne manque pas de se moquer Périco, un saisonnier, avant d'abuser d'elle. Enceinte, elle est mise à la porte par ses patrons qui refusent d'employer une fille-mère. Victoire trouve refuge chez les sœurs avant d'abandonner son enfant à l'Assistance Publique et de reprendre la route pour trouver du travail. Embauchée dans une famille bourgeoise où elle est largement exploitée, Victoire est de nouveau abusé par son patron. La crainte d'être encore renvoyée l'amène à étouffer son deuxième enfant. Dénoncée par des voisins, elle est incarcérée cinq ans pour infanticide. À sa sortie de prison, Victoire tente de faire oublier son passé. Elle trouve à s'employer auprès d'un homme seul, dit « le Sauvage », qui, après lui avoir promis de l'épouser, finit par la chasser pour se marier à une riche héritière. À nouveau enceinte, plutôt que de connaître encore la misère et l'errance, Victoire décide de mettre fin à ses jours et se noie.