Levi éteignit la radio et ouvrit la fenêtre. Il se pencha avec l'espoir incongru de voir Vittorio apparaître au bout de l'avenue. Le froid de février le surprit comme une claque, mais l'écrivain ne referma pas la fenêtre. Au loin, il devinait les parois bleutées des montagnes enneigées. La nuit, elles paraissaient plus proches, comme les murailles d'une forteresse encerclant la ville.Ce n'était pas le premier criminel nazi qui était arrêté au terme d'une longue cavale. Levi pensa de nouveau à Vittorio. Et à son grand-père Alberto. Qui était-ce ? Était-il lui aussi un ancien bourreau ? Que cachait son silence ? Comme un avertissement qu'il s'adressait à lui-même, dans un petit nuage de buée, il murmura :- Ils sont encore parmi nous... »